Chaque personne neurodivergente est unique, il est donc important d’adapter les environnements de travail à distance aux besoins individuels plutôt que d’utiliser une approche « taille unique » (one-size-fits-all). Que vous soyez vous-même neurodivergent ou que vous ayez des collaborateurs neurodivergents, vérifiez toujours auprès de la personne concernée quel environnement l’aide le mieux à s’épanouir pleinement et à performer.
Pourquoi le travail à distance peut être avantageux pour de nombreuses personnes neurodivergentes
- Contrôle de l’environnement sensoriel : À la maison, les personnes neurodivergentes peuvent adapter leur environnement à leurs besoins — comme porter des vêtements confortables, ajuster l’éclairage ou contrôler le niveau sonore. Par exemple, certains préfèrent des vêtements doux ou certains tissus, car ils sont plus agréables au toucher.
- Pas besoin de masquer : Le travail à distance permet de se détendre et d’éviter les comportements de masquage, comme le besoin de réprimer l’envie de gigoter. Ils peuvent utiliser sans problème des outils de ‘fidget’ comme un stylo ou un cube sans déranger leurs collègues.
- Hyperfocalisation : Le travail à distance minimise les interruptions, permettant aux personnes neurodivergentes de se concentrer longuement sur des tâches, ce qui peut être très productif pour des projets complexes.
- Horaires flexibles : Le travail asynchrone permet aux personnes neurodivergentes de travailler aux moments où elles sont le plus concentrées, indépendamment des contraintes d’un horaire traditionnel de 9 h à 17 h. Tout le monde ne s’épanouit pas dans des horaires de travail fixes.
Pourquoi le travail hybride peut aussi être utile ?
Toutes les personnes neurodivergentes ne préfèrent pas le travail entièrement à distance ; certaines optent pour un modèle hybride pour ces raisons :
- Motivation par les collègues : La présence d’autres personnes peut être motivante et assure la structure externe nécessaire pour terminer les tâches.
- Feedback immédiat : Les interactions en personne permettent d’obtenir rapidement du feedback et du soutien de la part des collègues, ce qui peut être plus difficile à distance.
- Signaux non verbaux : Pour certains, la communication est plus facile lorsqu’ils peuvent lire les signaux non verbaux tels que le langage corporel.
Quelques conseils pour un travail à distance ou hybride réussi
- Créez un environnement de travail favorable : Construisez d’abord un environnement de travail solide et favorable. Travaillez continuellement sur un sentiment d’appartenance : assurez-vous que les (nouveaux) collaborateurs se sentent bienvenus et intégrés au groupe.
- Communication inclusive et transparente : Assurez-vous que tout le monde est impliqué dans la communication et qu’il règne une culture de feedback ouvert. Faites des check-ins hebdomadaires pour voir comment chacun se sent professionnellement et personnellement. N’attendez pas que les collaborateurs neurodivergents viennent à vous ; beaucoup accumuleront leurs frustrations.
- Fournissez les bons outils : Assurez-vous de disposer des bons outils et avantages pour travailler à domicile afin que chacun puisse s’épanouir. Pensez par exemple à la technologie d’assistance comme les logiciels de synthèse vocale. Ou veillez à ce que la communication orale soit également partagée par écrit par la suite. Communiquez clairement ce qui est requis ou ce qui est préférable.
- Adaptez vos processus et politiques pour vous assurer que personne n’est exclu et que tout est clair et accessible à tous. Certaines personnes préfèrent, par exemple, communiquer par appels audio/vidéo, tandis que d’autres préfèrent le texte ou le chat.
- Évitez une surabondance de réunions : Ne planifiez pas des journées entières de réunions. De longues journées de réunions peuvent être épuisantes pour les personnes neurodivergentes. Gardez les réunions ciblées et concises pour préserver l’énergie et la productivité.
Conclusion
La création d’un environnement de travail à distance ou hybride pour les personnes neurodivergentes commence par leur demander ce dont elles ont besoin pour pouvoir performer et s’épanouir. Des environnements de travail et des politiques adaptés à leurs besoins rendent non seulement les personnes neurodivergentes plus productives, mais favorisent également une culture de travail inclusive et favorable pour tous.
En priorisant la flexibilité, la sécurité psychologique et la communication ouverte, vous pouvez augmenter le moral de l’équipe, le sentiment d’appartenance et la productivité. Finalement, un environnement bien conçu, dans lequel chaque membre de l’équipe peut performer de manière optimale, mène à des équipes plus fortes et plus résilientes.
Daphné De Troch a appris à créer un environnement de travail avec la sécurité psychologique présente et à diriger une équipe de personnes neurodivergentes après avoir reçu un diagnostic de TDAH et d’autisme. Elle a créé Bjièn avec Dietrich pour aider d’autres responsables et équipes à se sensibiliser à la neurodiversité et à faire en sorte que leur lieu de travail soit neuroinclusif. Plus sur Daphné.